Vol en montgolfière en Lorraine

Date 09/07/2022

Une occasion différente de prendre de la hauteur !

Nous voici au lever du jour (6h) à l’aéro-club de la Mortagne, situé dans la petite ville de Mont-sur-Meurthe. Le temps de prendre quelques forces pour commencer la journée et nous rejoignons le reste des personnes qui ont choisi de voler avec nous, ainsi que deux personnes importantes : le pilote de l’aéronef, et son assistant au sol.

Après quelques échanges de politesse, nous avons chacun d’entre nous été missionnés par le pilote pour l’aider de notre mieux à la préparation du ballon. Une fois la nacelle descendue de la remorque, le pilote prend le temps de nous expliquer nos positions respectives durant le vol, ainsi que la position à adopter en cas d’atterrissage trop “sportif” dirons nous.

Déploiement de l'enveloppe au sol
Le pilote et son assistant déplient soigneusement l'enveloppe de la montgolfière

Les consignes étant données, nous couchons la nacelle sur le côté. Le pilote et son assistant procèdent alors à l’étalage de l’enveloppe sur le sol dans le sens de la longueur. Nous nous répartissons en deux groupes pour la déplier dans le sens de la largeur cette fois.

L'enveloppe de la montgolfière étalée au sol
L'enveloppe de la montgolfière dépliée complètement au sol

Une nouvelle fois, deux équipes sont constituées. Les plus forts se voient attribuer la mission de tirer à poids d’Hommes une corde reliée au parachute (le sommet du ballon). Ceci dans le but d’aider le ballon à se gonfler correctement. L’autre équipe a quant à elle la mission d’ouvrir la bouche du ballon afin qu’à l’aide d’un énorme ventilateur un maximum d’air puisse y pénétrer.

Un ventilateur souffle de l'air dans l'enveloppe
De l'air ambiant est soufflé dans l'enveloppe en utilisant un très gros ventilateur

Vient alors le moment où l’enveloppe de 6000m3 contient suffisamment d’air à température ambiante pour que le pilote puisse commencer à le chauffer à l’aide des brûleurs. Je faisais partie de l’équipe chargée de lutter contre l’effet de succion lors du gonflage.

J’aurai du mal à vous expliquer à quel point les premiers coups de chaleur se faisaient sentir. A chaque impulsion, le ballon se dresse de plus en plus, et il devient de plus en plus impossible de résister au point que chaque personne soit contrainte de lâcher la corde une après l’autre, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la dernière personne, qui elle a pour mission de la ramener au pilote un fois que la montgolfière s’est redressée complètement, du haut de ses 30 mètres.

Une flamme sort du brûleur de la montgolfière
Les brûleurs chauffent par à-coups l'air présent dans l'enveloppe

Le pilote nous invite alors à monter chacun notre tour dans le panier, dans un ordre précis. Une fois tout le monde à bord, le pilote chauffe de plus en plus l’air jusqu’à atteindre le point d’équilibre entre le poids de la nacelle et de ses occupants, et celui de traction de l’air chaud (merci Archimède). C’est le signe pour lui que les conditions sont bonnes, et que le ballon va pouvoir prendre de la hauteur avec tous les occupants à bord.

Un coup de gaz supplémentaire, et nous voilà en train de quitter le sol, tout en douceur.

La voiture est petite après le décollage de la montgolfière
La montgolfière prend rapidement de l'altitude

Durant une heure nous avançons, portés par le vent, à une altitude de 500m. Notre pilote alterne les coups de brûleur pour garder une altitude constante. Une chose importante à noter à ce moment-là : la chaleur est intense près des brûleurs à chaque coup de gaz, et c’est relativement bruyant. Une fois “l’habitude” prise, nous commençons à profiter de la vue qui s’offre à nous, ainsi que du calme qui l’accompagne.

Une forêt avec l'ombre de la montgolfière
Nous survolons une forêt. La tâche noire ? C'est nous !

Etant donné que nous sommes portés par le vent, nous ne le sentons pas. C’est une sensation très surprenante.

Un champ cultivé vu du ciel
Nous observons les champs depuis les hauteurs

Durant notre périple, nous attirons l’attention des animaux au sol. Nous pouvons de là-haut observer vaches, lièvres et biches dormir ou gambader tranquillement.

Un lièvre fuit dans un champ
Des vaches nous observent
Les animaux sont soit curieux, soit effrayés par notre passage au dessus de leurs têtes

Arrivés non loin de la ville de Bayon, notre pilote commence à envisager l’atterrissage, et commence à chercher du regard une zone suffisamment dégagée pour que l’on puisse se poser en toute sécurité.

Un canal non loin de Bayon, vu du ciel
l'Eglise Saint-Martin de Bayon, vue du ciel
La ville de Bayon, vue du ciel

Le vent étant farceur, et n’ayant pas de réel moyen de nous diriger à bord, nous sommes contraints d’attendre le bon moment pour perdre un peu d’altitude. En soi, le pilote a uniquement la possibilité de faire monter le ballon, de le faire descendre, ou de le faire tourner sur lui-même.

Un étang, vu du ciel
Tel un automobiliste, notre pilote laisse pendre son bras à la fenêtre.

Quelques minutes supplémentaires défilent jusqu’à ce qu’un champ se présente devant nous. Le pilote nous fait frôler la cime des arbres, et nous fait perdre le peu d’altitude restant afin que l’on puisse se poser tout en douceur, sous les yeux émerveillés d’un promeneur. A vol d’oiseau (ou de montgolfière, tout dépend du point de vue), nous avons parcourus ~15km.

Une montgolfière dans un champ
La montgolfière atterrit tout en douceur dans un champ

Une personne est désignée pour prendre la corde reliée au sommet du ballon, et aller le plus loin possible dans le champ en tirant dessus pour aider la voile à tomber au bon endroit, étalée le mieux possible. Nous la rejoignons chacun notre tour afin d’apporter de la force à mesure que le ballon perd son air chaud. En parallèle la nacelle est à nouveau basculée sur le côté.

Une nacelle de montgolfière basculée sur le côté
La nacelle, basculée sur le côté

L’assistant du pilote nous rejoint alors à son tour, après avoir eu un peu de mal à trouver notre champ. Le pilote nous indique à nouveau les étapes pour ranger le tout. Nous commençons par chasser l’air résiduel en brassant la voile sur toute sa longueur, puis nous la remettons dans son sac de transport. Viennent alors les chargements successifs du sac et de la nacelle sur la remorque.

Nacelle chargée sur sa remorque de transport
La nacelle est hissée sur sa remorque de transport

Une fois l’opération de rangement terminée, l’heure du réconfort sonne. Le pilote sort alors de la voiture une glacière qui renferme une bouteille de champagne, quelques flûtes, et des boudoirs. Il nous propose alors le verre de l’aéronaute.

Une coupe de champagne devant une nacelle de montgolfière
Le verre de l'aéronaute après le vol. Santé !

Nous en profitons entre deux gorgées pour débriefer de notre vol, et lui poser tout un tas de questions dont je vous ai distillé les réponses tout au long de cet article. C’est également à ce moment là que nous recevons nos certificats d’ascension personnels, gage que nous ayons chacun fait preuve de courage et de sang froid durant le vol. L’aventure se termine après notre retour en véhicule à notre lieu de départ.

Voilà, j’espère à travers ces quelques lignes vous avoir emmené avec moi à travers ce baptême, qui va me laisser un très beau souvenir ! Une chose un peu triste cependant, c’est que la tendance qu’a notre climat à se réchauffer rend les créneaux de vol de plus en plus rares, ce qui va à terme rendre cette activité infaisable.

Du coup si l’envie vous gagne de franchir le pas, ne tardez pas trop, car visiblement les années sont comptées.

Et vous ?

Vous avez envie de partager votre expérience ? Vous avez une question ? C'est à vous ! :)